La troll-poésie en tant que troll-poème via le trollème une espèce frénétique de poésie spumeuse squameuse spammeuse un morceau de viande de merde de sulfure poétique qui croît dans un milieu fluidique à hauteur valeur nutritive condensée (le web les réseaux sociaux) sans s’embrancher à la fibre de l’intime mais plutôt en s’enracinant dans la possibilité d’un fumage complet et pas sorcier des conditions d’existence virtuelle du langage. Poème-fruit d’une rencontre avec un moment du web immédiat, du tout connecté, elle utilise la matière instantanée du web et pourtant paradoxalement instantanément gravée dans le marbre mouvant, pour un laps de temps indéterminé. LE WEB CE GRAND MARBRE MOUVANT. On n’a jamais autant écrit et ce qui est écrit n’est jamais resté aussi longtemps en place, de simples paroles en l’air deviennent de futures épitaphes inexpugnables, gavés aux litres de pixels, de giga, des giga-giga, dans des châteaux forts de serveurs qui rebondissent les uns sur les autres, des châteaux de béton qui se cognent mollement dans le metavers, un troll-poème peut s’y déployer se nourrir d’eau fraîche druidique des lumières lacrymales des écrans rétro-projetés, peut se nourrir d’eau croupie des fonds d’ivresse des blablas intersidérales issus des doigts qui tapotent la pluie et le beau temps dans un ouragan force mille de mots. LE WEB COMME UN GRAND BOL DE SOUPE VERMICELLE-LETTRE. Dès qu’on remue un peu sa connexion tout qui vient à la surface pour la papille de la langue. Le troll-poème comme un poisson dans sa marre qui se marre au cœur du grand web ce village mondialisé où tout peut disparaître au fond des pourriels et des non-vues et des likes impulsifs et des memes enzymes et des gifs dégoulinant et des meutes d’émoticones.
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